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Imane – Arriver en pleine pandémie 

Nous commençons cette nouvelle chronique par une entrevue réalisée avec Imane Kaouche, une Maghrébine qui nous a fait le plaisir d’inaugurer ce tout nouvel espace culturel qui, nous l’espérons, saura conquérir le cœur de nos chers lecteurs en exportant une culture venue d’ailleurs, vivant ici.

Imane est arrivée d’Algérie et s’est installée à Winnipeg en août 2019, avec sa petite famille : son mari, Rafik, et leurs trois enfants : Meriem 10 ans, Rayan 3 ans et demi et Narimane 2 ans. Imane est architecte de formation, elle était professeur universitaire en architecture et urbanisme en Algérie.

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Comment s’est passée ton intégration Imane?

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Honnêtement, je n’ai trouvé aucun problème à m’intégrer au sein de la société manitobaine, j’étais même très occupée, car dès mon arrivée, j’ai commencé à faire du bénévolat dans les programmes d’anglais langue seconde du Centre Edge, de la Division scolaire de Winnipeg et de la Division scolaire Louis Riel. De plus, j’offrais des services de traduction au Centre Deleurme.

En parallèle, j’étais en recherche active d’un emploi qui me correspondait en tant que maman de quatre enfants.

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Comment as-tu vécu cette pandémie Imane?

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J’avais dû me rendre en Algérie pour une dizaine de jours et je suis rentrée le 29 février 2020. La première semaine s’est bien passée, mais après ça, les choses ont commencé à se dégrader : fermeture des garderies et des écoles pour les enfants, arrêt de mes cours d’anglais et même de mon travail bénévole.

Après six mois de recherche, mon mari venait de commencer un emploi et on lui a offert d’arrêter ou de continuer. Je l’ai encouragé à continuer, car j’avais peur pour nos finances.

À cette époque j’étais enceinte, et je ne vous raconte pas dans quel état d’esprit j’étais, je suis devenue une maniaque de la propreté, je désinfectais absolument tout, plusieurs fois même.

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Nous savons que tu as vécu deux évènements marquants en pleine pandémie : un accouchement et récemment une circoncision¹. Raconte-nous comment tu les as vécus compte tenu de cette pandémie, mais aussi de l’éloignement avec ta famille.

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Pour ne rien vous cacher, j’ai vraiment mal vécu ma grossesse. Je devais aller faire mes échographies et mes examens de suivi seule, car on n’acceptait pas la présence des maris afin de minimiser les risques de transmission. Le 25 juin, j’ai dû accoucher seule d’Adam, car mon mari travaille dans un endroit où il y a beaucoup de monde. Il est passé très rapidement voir le bébé, car il n’y avait personne pour garder nos autres enfants, depuis, je n’ai vu personne, c’était l’accouchement le plus triste de ma vie, à l’image de ce que nous vivons…

J’ai eu des complications après l’accouchement, mais je n’ai rien voulu dire à ma famille pour ne pas les inquiéter, d’ailleurs ils ne le savent toujours pas. Heureusement qu’il y a Internet qui nous permet de partager les moments de joie, ne serait-ce que virtuellement, et ça me permettait aussi de prendre les conseils avisés de ma mère et de les appliquer, surtout quand il s’agit de remèdes ancestraux.

Pour la circoncision de Rayan, le 5 décembre 2020, c’était moins pénible, car ce n’était pas stressant comme l’accouchement puisque d’une part je me suis adaptée à vivre et à survivre à cette pandémie, et d’autre part j’ai pu faire la connaissance de plusieurs femmes maghrébines grâce au groupe sur Facebook les MaghrébWin qui nous a réunies et a créé une vraie communauté d’entraide, ça m’a vraiment beaucoup aidée moralement. 

La seule contrainte est de ne pas pouvoir se faire aider physiquement à cause des mesures drastiques imposées par le gouvernement. Encore une fois, j’étais obligée de ne pas informer ma famille de la circoncision en temps réel, jusqu’à ce que Rayan ait guéri, par peur de les inquiéter. 

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Comment te sens-tu maintenant Imane, après tout ça?

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Forgée et beaucoup plus forte qu’avant, j’ai appris en une année ce que je n’ai pas appris durant toute une vie…

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Quel est ton conseil pour les femmes maghrébines au Manitoba?

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Je suis passée par des moments très difficiles, encore maintenant, mais le plus important c’est de rester positives et vigilantes, prendre l’information de sources fiables et avec des pincettes, surtout quand il s’agit du Web…

 

Je n’ai jamais utilisé de désinfectant pour les mains chez moi, pour moi c’est plus commercial qu’hygiénique, nous nous sommes toujours lavé les mains à l’eau et au savon. 

 

Je suivais les informations tous les jours jusqu’à l’obsession, et un beau jour j’ai arrêté tout ça et mon déclic fut le mois sacré de Ramadan, qui m’a permis de m’occuper en préparant nos délicieux plats traditionnels ainsi que différentes coutumes, et ça m’a beaucoup aidée sur le plan moral, car je m’occupais l’esprit tout en restant bien sûr vigilante par rapport aux mesures d’hygiène concernant la COVID-19. 

 

Et enfin, chères Maghrébines soyez unies, restez authentiques et fières de nos traditions.

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« En dernier, j’aimerais dire quelque chose aux immigrantes maghrébines, précisément celles du Manitoba. Mon conseil : il faut qu’elles soient persévérantes, patientes et qu’elles aient confiance en elles. C’est la clé du succès, surtout pour un immigrant. Aussi, il faut qu’elles s’accrochent à nos mœurs et coutumes et qu’elles essaient le plus possible d’être les ambassadrices de la culture maghrébine ici au Canada. »

Conseils d'Imane en m'sili

Le m'sili est le dialecte des habitants de M'sila.

¹ La circoncision est une pratique le plus souvent religieuse ou culturelle, mais parfois requise pour des raisons médicales. Au Maghreb, elle représente un rite de passage d'un état à un autre, La circoncision est l'occasion d'une grande fête familiale et sociale; il s'agit d'un événement important dans la vie du petit garçon et elle est perçue comme un devoir religieux.

 

Voici deux liens pour se renseigner sur ce sujet :

     - Circoncision, Naître et grandir

     - Grandir en situation de migration, rituels de passage au Maghreb

Yennayer, le Nouvel An berbère

Yennayer est fêté dans les pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Mauritanie), les pays du Sahel (Niger, Mali, Burkina Faso), en Égypte et même dans les îles Canaries.

 

Yennayer qui correspond au 12 janvier du calendrier grégorien et qui coïncide avec le début du calendrier agricole chez les Amazighs est essentiellement fêté par des traditions et des rites agraires, surtout en Algérie. Il correspond au premier jour de janvier du calendrier julien, décalé de 11 jours par rapport au calendrier grégorien.

Linda et sa fille Meriem, vêtues de leurs plus belles robes et bijoux kabyles (Berbères du centre-est de l’Algérie), souhaitent un heureux Yennayer à tous les Berbères du monde. Le bijou sur le front est un thaassavth.

La célébration du Nouvel An amazigh (berbère) est une tradition bien ancrée dans la mémoire collective. C’est un véritable symbole de fierté et d'appartenance identitaire. L’an 950 avant Jésus-Christ correspond à la date où le roi berbère Chachnaq 1er (ⵛⴻⵛⵓⵏⴽ) (orthographié également Chichnaq, Chichneq, Sheshonq) fut intronisé pharaon d’Égypte, il fonda la XXIIᵉ dynastie qui 

régna sur l'Égypte jusqu’à l’an 715 avant Jésus-Christ. Ce roi berbère avait réussi à unifier l’Égypte pour ensuite envahir la Palestine. On dit de lui qu’il s’empara des trésors du temple de Salomon à Jérusalem en 926 avant Jésus-Christ. Cette date est mentionnée dans la Bible et constituerait, par-là même, la première date de l’histoire berbère sur un support écrit. Le roi Sheshonq est évoqué dans la Bible sous le nom de Sésaq et Shishaq (שִׁישַׁק) en hébraïque ancien.

Le mot Yennayer signifie Yen Ayyar. Yen : le chiffre 1 (Yiwen : yen) et Ayyur : lune. En tout, cela donne première lune ou premier mois.

 

Depuis les temps immémoriaux, le peuple d’Afrique du Nord célèbre, chaque année et chacun à sa manière et selon ses possibilités, cet événement ancestral.

Melina, vêtue de sa robe et de ses bijoux kabyles, souhaite un très bon Yennayer à tous les Berbères.

1.

 

 

 

 

 

 

 

Le premier, très symbolique et surtout profondément affectif, Yennayer est marqué dans certaines régions par le changement de certains décors et de certaines habitudes afin de débarrasser la maison des aléas de l’année écoulée et la placer sous le signe de l’abondance.
Symbole de longévité, on procède à la première coupe de cheveux des petits garçons comme on taille les arbres à la même période. Cela dit, dans certaines régions berbérophones, on dit que l’enfant est comme un arbre, une fois débarrassé des mauvaises influences, il poussera plus fort et plus énergiquement. Bien que Yennayer est porteur de belles choses, il est aussi émaillé de quelques interdits : ne pas balayer pour ne pas chasser les bonnes influences, ne pas sortir le feu (les braises) de la maison et s’abstenir de prononcer des mots de mauvais augure tels que misère, sécheresse, faim, etc.

Deux points communs subsistent toujours à travers les différentes célébrations :

Sarah, vêtue du drapeau algérien, récite un magnifique poème qu’elle a écrit spécialement pour l’occasion.

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Le second point, aussi important, tient au partage du repas du soir. « Imensi n’Yennayer ». Marqué par un rite d’émulation, sacrifice propitiatoire, destiné à expulser les forces maléfiques (asfel).

Dans certaines régions d'Algérie, une des plus connues est l’histoire de cette vieille femme (Tamãart ou Laâdjouza) qui, sortant au cours d’une journée ensoleillée et croyant l’hiver passé, s’était moquée de lui. Elle se délectait. S’adressant à Yennayer, elle lui dit :

« Yennayer mon ami, tu nous as quittés sans faire aucun mal ».

Yennayer furieux demanda à Fourar, premier mois du printemps, de lui prêter deux jours pour se venger.

« Je t’en prie, Fourar mon ami, prête-moi l’un de tes jours, que je châtie la chèvre impudente et lui mette la tête dans le feu ».

Fourar lui prêta une journée.


Aussitôt le ciel se couvrit de nuages, tonnerre et éclairs éclatèrent, puis la grêle et la neige se mirent à tomber. Le vent de son côté brisait tous les arbres.

 

Alors la vieille, qui était restée dehors avec ses chèvres, fut transie de froid et mourut. Et selon d’autres versions, la femme fut transformée en statue de pierre. C’est à la suite de cela que le dernier jour de Yennayer est dit « l’emprunté ». 

Ayline et sa maman Fatma présentent la façon dont les Berbères célèbrent Yennayer. Friandises, chant et danse sont au rendez-vous. Le plat de friandises est posé sur une fota, qui est une pièce phare de la robe kabyle.

Les Maghrébins du Manitoba ont fêté le
12 janvier dernier l’an 2971. Bien que les temps ne soient pas propices à toutes formes de festivités dû aux restrictions liées à la COVID-19, les familles ont quand même marqué le coup et se sont amusées tant bien que mal ainsi que vous avez pu le constater dans les témoignages vidéo.

Rachida souhaite une bonne et heureuse année berbère dans un récit poétique. Sur son épaule, un amendil (foulard) de soie, aussi une pièce phare de la robe kabyle.

Assegas amegaz aux Berbères du monde entier!

Hind – Un accueil pour le moins réfrigérant 

Vivre au Maghreb, c'est vivre dans un climat chaud pratiquement à longueur d'année, et ne jamais connaître, ou presque, ce que le « moins » veut dire sur l’échelle de mesure de la température.

 

Alors, imaginez le choc thermique que peut subir un immigrant nouvellement arrivé d'un pays où la bronzette est une activité nationale, surtout quand ce nouvel immigrant débarque au Manitoba, l'une des provinces les plus froides au Canada, et en hiver en plus.

 

C'est le cas de Hind, une jeune Marocaine originaire de Rabat, qui s'est installée à Winnipeg en janvier 2021, avec son mari Abdelhamid et ses deux enfants, Assil 5 ans et Lynne 1 an et demi.

« Rabat, ville historique, ville impériale et capitale branchée qui marie à merveille tradition et modernité. Ce qui lui a valu d’être inscrite, en 2012, sur la liste du Patrimoine de l’UNESCO. Une cité aux couleurs vives et aux parfums envoûtants. Une gastronomie raffinée. Une ambiance décontractée. La mer en sus. »

Source : Rabat, l'unique, la discrète, Le Devoir, 2 mai 2015

Son mari, lui, vient de la ville de Casablanca.

« Casablanca (ou la ville blanche), la plus grande ville du Maroc. Capitale économique, elle est située sur la côte Atlantique à environ 80 km au sud de la capitale administrative du pays, Rabat. Troisième ville touristique du pays, Casablanca vous parle de son passé colonial à travers une partie de son architecture restée intacte. Ville animée, elle connaît aussi un grand nombre d’évènements artistiques et économiques durant toute l’année. »

Source : Casablanca, La ville blanche, Utilitaire.ma

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Bienvenue à toi Hind au Canada d’abord, puis au Manitoba.
Veux-tu nous parler un peu de ton immigration?

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Mon mari est venu à Winnipeg en 2020 en visite exploratoire, car cela fait partie du processus d'immigration, mais il a été bloqué ici pendant cinq mois en raison de la
COVID-19. Durant ce temps, il a été dans l'obligation de travailler pour subvenir à ses besoins. Il a contacté des gens qu'il connaissait qui lui ont trouvé un travail, et c'est comme ça qu'il a eu son permis de travail. Ceci nous a permis de nous installer plus rapidement que prévu et c'est ainsi que nous sommes venus trois mois plus tard, en janvier 2021.

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Comment vous adaptez-vous à votre nouveau chez-vous?

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Nous sommes venus de villes très dynamiques, voire même qui ne dorment jamais, ce fut vraiment différent, surtout en ce qui concerne la nourriture, les petits restaurants aux odeurs salivantes et au charme envoûtants me manquent, ils grouillaient à chaque coin de rue.

 

Il faut dire que l'ambiance des souks (marché traditionnel en langue arabe et langage maghrébin aussi) donnait à ces villes l'aspect et la particularité internationaux dont elles jouissent.

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J'avoue que tout cela me manque, mais il faut dire que la COVID-19 n'a vraiment pas laissé grand choix aux gens que d'oublier ce que le mot divertissement veut dire…

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Comment as-tu entendu parler du froid avant de venir, et quelle a été la réalité?

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Au départ, je n'étais pas très chaude (sans jeux de  mots) à l'idée d'immigrer au Canada, je voulais immigrer en Europe pour être plus proche de la famille géographiquement et aussi pour rejoindre une  partie de ma famille qui est là-bas.

Et ce qui m'a aussi fait hésiter c'est que mon mari m'avait dit que le Manitoba faisait partie des provinces les plus froides du Canada, j'ai eu froid dans le dos (encore une fois sans jeu de mots), il est vrai qu'il a essayé de me  rassurer en disant que c'est tout à fait supportable si nous sommes bien équipés.

Il a fini par me convaincre, et nous voilà ici!

Après avoir expérimenté cela personnellement, je peux dire que c'est vraiment difficile, même si nous nous sommes très bien équipés en achetant des vêtements et chaussures d'hiver de marques fiables, nous avons davantage senti cette difficulté pendant ces jours de février, je ne voulais pas sortir,  même pas pour faire mes courses.

Mais hier, c'était la première fois que j'affrontais ce froid légendaire. Le cousin de mon mari est venu nous chercher pour aller voir La Fourche, et je peux vous assurer que nous n'avons même pas pu marcher du stationnement vers le centre commercial, mes filles ont vraiment souffert, c'était très désagréable.
 

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En anecdote, ma fille de 5 ans me disait « Je veux revenir au Maroc, je reviendrai au Manitoba juste pour faire du patin. »
 

Quand mon autre fille d'un an et demi fut tellement habituée de demeurer à la maison, elle a commencé à parler à tous les gens qui sortaient dehors, c'était vraiment drôle.
 

Je pense que tout début est difficile, surtout quand le changement est aussi grand, nous allons sûrement nous habituer à notre nouvelle vie et au climat qui va avec.
 

Amel – Le Manitoba,
terre d'accueil, terre d'espoir

L’une des raisons les plus évidentes qui attirent les immigrants vers le Canada est son système de santé et la prise en charge des malades. Quand le malade est un enfant, c’est toute une famille qui se mobilise pour le sauver, en adaptant ses projets aux besoins de cet enfant. C’est le cas d’Amel, une jeune Algérienne de 38 ans qui nous raconte son parcours d’immigration, mais surtout ses motivations.

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Parlons d’Amel l’immigrante.

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Je suis arrivée au Canada avec mon mari Sofiane 44 ans, mon fils Mahdi 10 ans, mes filles Hazar 4 ans et Eline 2 ans en plein janvier 2020.

Nous avions reçu notre résidence permanente le 3 décembre 2019 et nous avions tout préparé en un temps record, un mois en tout et pour tout. Et, bien que j’étais enceinte, nous devions venir aussitôt que nous avions reçu notre sésame, car si nous avions attendu nous aurions été dans l’obligation de faire une mise à jour pour le bébé, ce qui nous aurait pris beaucoup de temps, sans parler de la pandémie qui est survenue et qui a laissé en suspend les rêves de milliers d’immigrants, encore bloqués dans leurs pays d’origine après avoir tout planifié…

En mai 2021, j’ai accouché ici de Manil, c’était un accouchement très différent de mes trois précédents, tout était très facile et pas du tout douloureux (avec des rires).
 

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Parlons de ton intégration.

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À mon arrivée, j’étais comme dans une bulle, isolée, enceinte en plus de la pandémie, ce n’était pas évident de socialiser…

J’ai ensuite découvert le groupe Facebook Les Maghreb_Win, où l’information était vulgarisée et accessible, je m’y suis ensuite fait des amies et j’ai même participé à des sorties de groupe qui m’ont fait énormément de bien.

Côté travail, j’ai commencé à travailler après 9 mois et mon mari aussi, c’était difficile de trouver un travail dans le contexte de la COVID-19. Je suis actuellement auxiliaire à l’école Taché et mon mari travaille dans une garderie à Lorette.

Nous avons malheureusement été touchés par la COVID-19, mon mari, deux de mes enfants et moi, c’était l’une des pires périodes de toute ma vie, j’étais en grande souffrance physique en plus de mon inquiétude vis-à-vis de la santé de ma mère, qui, en même temps que j’étais malade, a subi une lourde et critique intervention en Algérie…
 

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Pourquoi le Canada et pourquoi le Manitoba?

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Le Canada, car c’est un pays de droits, ouvert à toutes les religions et sans racisme, surtout que je porte le voile.

 

Le fait de voir M. Trudeau souhaiter un joyeux Ramadan et un heureux Aïd à la communauté musulmane nous avait vraiment encouragés à venir ici, surtout que personnellement j’ai subi beaucoup de scènes de racisme en France…

 

Le Manitoba, car ce fut la première province que nous avons découverte, nous ne la connaissions pas avant, je suis tombée sur un groupe Facebook qui parlait du « friendly Manitoba », et à quel point les gens sont accueillant et gentils, et que la procédure était rapide et simple pour les immigrants, nous avons alors décidé de foncer.

 

Mais le plus important et selon mes connaissances, c’est la seule province où les enfants aux besoins spécifiques se mélangent aux autres enfants, et ça m’arrange beaucoup, car je n’ai pas envie que ma fille Hazar qui a été diagnostiquée en Algérie comme ayant un retard psychomoteur et une possibilité d’autisme ne soit qu’avec des enfants en difficulté, car je pense qu’elle régresserait contrairement à maintenant où elle fait beaucoup de progrès. Pour ces raisons et tant d’autres, je ne compte pas changer de province.

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Quelles difficultés as-tu rencontrées?

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Les rendez-vous sont extrêmement longs, et il n’y a que deux médecins dans cette spécialité à Winnipeg, nous attendons depuis un an et toujours rien, c’est très long surtout pour une maman qui ne connaît toujours pas le diagnostic exact concernant son enfant, ce n’est vraiment pas évident… 

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Quels sont tes projets à moyen terme?

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Nous aimerions que mon mari fasse des études universitaires afin d’obtenir le brevet d’enseignement, pour moi ça ne change rien vu que c’était déjà ma profession en Algérie, j’étais professeur de français, mais pour mon mari c’est un changement radical, car il était architecte, mais il semble être attiré par sa nouvelle future profession.

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Un mot de la fin...

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Malgré l’éloignement, la COVID-19 et nos familles qui nous manquent, je continue à penser que j’ai fait le bon choix d’immigrer au Manitoba, pour le bien-être de mes enfants surtout.

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Le ramadan au Manitoba,
entre hier et aujourd’hui…

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Quand es-tu arrivée au Manitoba Lynda?

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Je suis arrivée au Manitoba le 13 décembre 2003 en plein hiver, dans le cadre d’un regroupement familial. Mon mari Ayache était établi à Winnipeg et travaillait déjà comme entraîneur d’escrime et arbitre international depuis 2003. Il avait décroché ce travail à Winnipeg après être resté plusieurs années à Montréal.

Le jour de mon arrivée ici, il faisait -50 °C, je me suis brûlé les joues et les cuisses juste en marchant trois minutes, cette expérience a été extrêmement pénible et traumatisante pour moi.

En 2004, j’ai eu Zakaria mon premier garçon, c’était une expérience pénible aussi, car j’ai dû passer presque toute l’année seule, Ayache avait beaucoup de déplacements, à raison de deux par mois… 

En 2006, j’ai eu Meriem, mon unique fille et en 2010 Yassine, mon benjamin.
 

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Parle-nous du ramadan au Manitoba d’il y a 18 ans.

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Nous étions très peu nombreux à Winnipeg, je dirai même que nous nous comptions sur le bout des doigts d’une seule main puisqu’il n’y avait que cinq familles algériennes.

Nous commencions à préparer le ramadan comme on le faisait dans notre pays : acheter des choses spéciales pour les transformer en succulents mets par la suite, faire le grand nettoyage de la maison et compter les jours. Nous avions gardé les mêmes traditions qu’en Algérie.

Quand je suis arrivée ici, aucun magasin ne vendait de denrées algériennes, mon mari ainsi que mon frère m’en ramenaient de Montréal.
 

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Parle-nous du ramadan au Manitoba aujourd’hui.

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La différence est flagrante! À présent, nous avons l’embarras du choix. Il est vrai qu’il y a des choses qui demeurent introuvables, mais disons qu’on en trouve la plupart. À l’époque de mon installation, il y avait une seule boutique halal, contrairement à aujourd’hui où l’on en trouve partout, même les grandes surfaces s’y mettent.

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Est-il difficile de jeûner au Canada?

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Au début de mon jeûne, mon mari finissait de travailler à 22 h et, malgré que la rupture du jeûne soit bien avant, je l’attendais pour manger.

Je devais aussi m’occuper de mes trois enfants. J’ai fait beaucoup de sacrifices pour veiller sur eux et les combler d’amour et d’attention, malgré l’emploi du temps chargé de mon mari et ses obligations professionnelles.

Ces conditions-là rendaient ce devoir sacré difficile, mais j’ai tenu le coup.
 

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Décris-nous une journée typique pendant le ramadan.

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Vu que je suis Algéroise¹, je dirai que pour le repas de la rupture du jeûne, c’est du bourek, du chorba frik, de l’iham lahlou, et comme deuxième plat, du mtewem chtitha au poulet, en variant entre sauces blanche ou rouge, plus une salade. Nous rompons toujours le jeûne par des dattes en quantité impaire et du lben (petit lait).

 

Pour la soirée c’est souvent des desserts traditionnels : mhalbi (crème au riz), kalb louz, flan nouara et bien sûr l’incontournable thé à la menthe en regardant un programme de la télévision algérienne, c’est aussi sacré que le ramadan pour nous.

 

Pour le sahur (repas de l’aube), on se réveille avant l’aube pour manger soit du mesfouf (couscous) avec du zbib (raisins secs) et du lben.

PHOTOS DE lYNDA

Bourek
Chorba frik
Mhalbi
Tablée de mhalbi
Kalb louz
Iham lahlou
Tablée
Lynda et Meriem
Toute la famille
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Est-ce que tu arrives à reconstituer l’ambiance du ramadan algérois ici à Winnipeg?

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Avant non, mais maintenant que mes enfants ont grandi oui, j’arrive à ressentir cette ambiance même si ce n’est pas tout à fait pareil qu’en Algérie. 

Je fais de mon mieux pour suivre les traditions, c’est primordial pour moi, je les transmets comme je peux à mes enfants.

J’essaye aussi de rester le plus proche possible de ma famille. Avant, j’appelais tous les jours au moment de la rupture du jeûne pour dire saha ftorkom², surtout pour mon père – paix à son âme –  et ma mère.

Quand les enfants jeûnent pour la première fois à cette date-là, on leur fait un repas très spécial juste pour eux, tout ce qu’ils aiment sans exception et on leur donne de l’argent pour les encourager. 

À la dernière semaine du ramadan, commencent les préparatifs de l’Aïd³ qui sont marqués par les fameux gâteaux traditionnels, un pur délice. Nous achetons aussi des vêtements pour les enfants afin qu’ils les portent le jour de fête.

Il y a une nuit qu’on appelle lilat 27 qui est vraiment sacrée pour tous les musulmans du Maghreb, c’est la nuit du miracle Laylat al-Qadr.

Il y a aussi la cérémonie du henné la veille de l’Aïd, les enfants attendent cela avec impatience.

Pour ce qui est des rituels spirituels, nous prions salat al Maghreb jama’aa à la maison et faisons salat tarawih chez nous aussi, en famille. Nous récitons le Coran tout au long du mois. J’ai fait en sorte que mes enfants apprennent l’arabe rien que pour lire et apprendre le Coran. 

Saha ramdankoum! 

PHOTOS fournies par D'autres maghrébines du manitoba

Photo d'Imane
Photo d'Imane
Photo d'Imane
Photo d'Imane
Photo d'Imane
Photo d'Imane
Photo d'Imane
Photo de Rachida
Photo de Hind
Photo de Dounia
Photo de Dounia
Bourek - photo de Rym
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Kalb louz - photo de Rym
mesfouf avec zbib et lben - photo de Rym
Chorba frik - photo de Rym

¹ Algéroise = qui vient de la ville d’Alger; Algérienne = qui vient du pays l’Algérie

² Saha (ftorkom ou ftourkoum) = bonne rupture de jeûne!

³  Aïd signifie « fête » en arabe. L'Aïd el-Fitr « la fête de la rupture » célèbre la fin du jeûne du mois de ramadan.

⁴ Lilat 27 = la 27ᵉ nuit du mois de ramadan

⁵ Laylat al-Qadr = la nuit considérée « la nuit du destin » où le Coran a été révélé à Mahomet par l’ange Gabriel.

⁶ Salat al Maghreb jama’aa = prières en congrégation

⁷ Salat tarawih = prières quotidiennes du soir propre au mois de ramadan

⁸ Coran = texte sacré de l'islam, la religion des musulmans

⁹ Saha ramdankoum = bon ramadan

Notes de bas de page

Aïd el-Fitr 2021,
des douceurs au goût de pandémie

Qu’est-ce que l’Aïd el-Fitr?

Il s’agit de marquer la rupture du jeûne observé durant le mois sacré de ramadan. La journée de fête est donc marquée par une prière à la mosquée, mais aussi des échanges de vœux, de pâtisseries, de thé et de petits présents. Traditionnellement, les croyants revêtent de nouveaux vêtements, s’offrent des présents et s’acquittent d’une aumône, la zakât el-Fitr, destinée aux pauvres.

Comment est déterminée cette date?

L'Aïd el-Fitr est une cérémonie très importante pour les musulmans du monde entier. Elle marque la fin du mois de ramadan avec l’observation de la nouvelle lune (à l’œil nu, par un télescope ou des calculs astrologiques) et le début du mois de chawwal.

La date est décalée d’une dizaine de jours chaque année, car elle est fixée sur le calendrier de l’hégire, qui ne comporte que 354 ou 355 jours par an. Cette année, Aïd el-Fitr a été fêtée au Manitoba le 13 mai dernier.

Aïd el-Fitr au Manitoba

Compte tenu de la présence d'une communauté assez importante de musulmans au Manitoba, cette cérémonie est connue de bon nombre de Manitobains.

Il est vrai que la cérémonie ainsi que son sens sont les mêmes chez tous les musulmans, mais il y a quand même des différences dans la façon de la fêter d'une région à une autre. Dans les pays du Maghreb, cette cérémonie est très attendue, surtout par les enfants qui se languissent le matin, car ils doivent porter leurs nouveaux vêtements, collecter de l'argent et montrer leurs beaux tatouages en henné avec fierté.
 

PHOTOS DE gâteries préparées pour l'aïd el-fitr

Tout le monde s'offre des gâteaux soigneusement confectionnés par les femmes. Chaque personne qui reçoit une assiette de douceurs rend la pareille, en guise d'échange gastronomique. Il est vrai qu'avec la pandémie, les Maghrébins du Manitoba étaient loin de tout cela, mais ils ont quand même dû s'adapter à cette nouvelle réalité pour la deuxième année consécutive… Toutefois, les femmes ne se sont pas privées de perpétuer la tradition et se sont offert des multitudes de délices, tant bien que mal.

 

Mon prochain article portera sur l’Aïd el-Kebir, qui tombe le 20 juillet prochain. Restez branchés et gardez vos papilles éveillées.

Aïd el-Kebir,
une grande fête... diminuée

Le Manitoba compte pas moins de 20 000 musulmans à travers la province, qui, chaque année, célèbrent différentes fêtes religieuses dont l’Aïd el-Kebir, tombée le 20 juillet dernier, connue aussi sous le nom de la grande fête, de la fête du sacrifice, l’Aïd El-Adha ou encore la fête du mouton... Peu importe son appellation, la tradition reste la même!

Mais qu'est-ce que l'Aïd el-Kebir?

Il s’agit d’une commémoration de l’épisode du sacrifice d’Abraham rapporté dans le Coran. Dans le récit coranique, Abraham se voit sacrifier son fils en songe. Son obéissance a été récompensée par Dieu, lequel remplaça le sacrifice par un bélier.

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Pélerins assemblés. Source : Wikipédia

Quand a lieu cette célébration?

L’Aïd el-Kebir se déroule à la fin du pèlerinage obligatoire (le hadj), le 10ᵉ jour du mois lunaire de Dhûl hijja (mois du pèlerinage), et dure trois jours. Une prière particulière a lieu le premier jour et précède l’immolation d’une bête, traditionnellement un mouton – bien que la tradition classique mentionne un bélier, c’est-à-dire un mouton non châtré.

Comment célèbre-t-on cette fête, en plus du sacrifice?

Une chose est sûre, les musulmans, du moins ceux du Maghreb, ne laissent aucune miette du mouton sacrifié, toute partie est bonne à manger!

Photo : Medjdoub Meriem

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Photo : Samia Kahla

En général, les abats sont poêlés pour le dîner, accompagnés de fritures et de salade, le foie est la partie la plus prisée de ce repas!

Ensuite se succède une série de préparations très spécifiques : la douara (estomac), farcie aux différents abats, riz et autres ingrédients ou en sauce.

Le bouzelouf (la tête du mouton) est également très apprécié : il est brûlé au chalumeau, dans la majorité des cas par les hommes de la maison, puis cuit en sauce.

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Douara. Source : recettemarocaine365.com

Bouzelouf. Source : lesjoyauxdesherazade.com

C'est aussi une occasion de donner, car le plus important et symbolique dans le sacrifice est le don. Ce jour-là tout le monde doit manger de la viande, qu'on ait les moyens ou pas!

Chaque musulman est censé partager son sacrifice en trois parties : un tiers pour les démunis, un tiers pour offrir et un tiers pour soi.

Les visites chez la grande famille et les amis se poursuivent pendant les deux jours de fête, déclarés fériés.

Les enfants portent des habits neufs, se font faire du henné et se font gâter par tous les membres de la famille en leur donnant de l'argent.

L'Aïd el-Kebir au Manitoba, cette année

Comme pour toutes les fêtes, celles des musulmans étaient particulièrement difficiles cette année, car elles ont été marquées par la pandémie. Cette fête, normalement des plus festives et des plus populaires, s'est transformée en un jour presque ordinaire, surtout pour les nouveaux arrivants, encore plus touchés émotionnellement.

Saha Aid à tous les musulmans tout de même, et que cette année ne revienne plus jamais!

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Abdlmoumen et Abdelmouiz

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Photo : Valentina Lessenko

Vive la diversité, et vive l'amitié!

La pandémie nous aura appris à vivre différemment, à penser différemment, à nous amuser différemment, mais aussi à travailler différemment.

Je travaillais avec Jacinthe depuis plusieurs mois et je n'avais jamais eu l'occasion de la rencontrer en personne pour les raisons que nous connaissons tous, et qui étaient indépendantes de notre volonté...

Mais ces longs mois d'attente en valaient la peine, autrement dit le jeu en valait la chandelle, puisque notre première rencontre s’est transformée en un événement culturel qui a su régaler nos papilles!

Rashida, Zahia et moi,  trois Maghrébines, nous sommes débarquées avec nos mets à la maison des Blais-Shiokawa! Mais pas que ça! Pour accompagner ces délicieux plats, nous avons dansé quelques danses traditionnelles et nous nous sommes même permis quelques youyous! Rien de plus festif et coloré que ce moment-là, j'ai presque envie de dire merci COVID-19, tu nous as appris à patienter pour mieux apprécier chaque moment par la suite...

Cet échange ne se serait pas complété sans de délicieuses petites gâteries japonaises que nous goûtions pour la première fois. En un après-midi, le Maghreb et le Japon n'étaient presque plus séparés que par des montagnes et des océans...

Vive la diversité, et vive l'amitié!

Sarah

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Depuis le début de la pandémie, je dis à qui veut l’entendre qu’en raison de mon handicap physique, mes mouvements sont limités et que je suis en confinement depuis 25 ans. J’ajoute que ce que la COVID-19 m’a apporté de bon est de voir plus de gens que jamais… à mon écran d’ordinateur.

En juin 2020, j’offrais ma collection de 45 tours sur « face de bouc » et c’est lorsque Sarah a répondu à mon annonce que j’ai fait sa connaissance. Nous nous sommes découvert une affinité pour la musique des années 70 et quand je l’ai recontactée plus tard pour la présenter dans la chronique Notre nouveau chez-nous, j’ai appris qu’elle était Algérienne. Il s’y trouvait déjà le portrait d’un Algérien, mais Sarah s’est abonnée au magazine et m’a proposé son aide pour recruter de nouveaux abonnés. De fil en aiguille nos échanges fréquents et visuels à toute heure du jour et de la nuit nous ont permis de nous connaître et de développer une profonde amitié. 

Sarah est une dynamo très sociale et une rassembleuse extraordinaire. Nous nous sommes entendues sur une chronique dans Le Nénuphar où elle présenterait le quotidien et des expériences d’intégration de Maghrébines venues s’établir au Manitoba. Vous y êtes. 

Nous avions, Sarah et moi, tellement de plaisir à échanger en visiophonie que nous avons commencé à vouloir organiser une rencontre en personne. Dans son désir de me faire connaître la culture et la gastronomie du Maghreb, Sarah a recruté ses amies dans la préparation d’un repas maghrébin qu’elles ont apporté chez moi, à Sainte-Anne-des-Chênes, au grand plaisir de notre famille. Zahia a apporté du kesra (galette traditionnelle à base de semoule de blé), du hmiss (salade de poivrons et tomates en sauce), des khefaf (beignets) et de la mchawcha (omelette kabyle, un dessert sucré). Rashida de son côté a contribué avec un couscous de bœuf accompagné de sauce rouge aux légumes et Sarah, qui servait de chauffeuse, avait apporté une convive spéciale, Chippie, une mignonne et enjouée petite pomchi (croisement entre un poméranien et un chihuahua).  

De notre côté, nous avons servi des desserts japonais accompagnés de thé traditionnel japonais. Nous avons toutes et tous bien mangé, bien ri, bien dansé et à la fin de la rencontre, jurions de répéter l’expérience. 

Et si c’était si simple de se sensibiliser à la culture de l’autre? D’apprendre à mieux se connaître? 

Jacinthe

SOUVENIRS DU PARTAGE MAGHREB-JAPON

Photographies d'AWMI

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