Vive la diversité, et vive l'amitié!
La pandémie nous aura appris à vivre différemment, à penser différemment, à nous amuser différemment, mais aussi à travailler différemment.
Je travaillais avec Jacinthe depuis plusieurs mois et je n'avais jamais eu l'occasion de la rencontrer en personne pour les raisons que nous connaissons tous, et qui étaient indépendantes de notre volonté...
Mais ces longs mois d'attente en valaient la peine, autrement dit le jeu en valait la chandelle, puisque notre première rencontre s’est transformée en un événement culturel qui a su régaler nos papilles!
Rashida, Zahia et moi, trois Maghrébines, nous sommes débarquées avec nos mets à la maison des Blais-Shiokawa! Mais pas que ça! Pour accompagner ces délicieux plats, nous avons dansé quelques danses traditionnelles et nous nous sommes même permis quelques youyous! Rien de plus festif et coloré que ce moment-là, j'ai presque envie de dire merci COVID-19, tu nous as appris à patienter pour mieux apprécier chaque moment par la suite...
Cet échange ne se serait pas complété sans de délicieuses petites gâteries japonaises que nous goûtions pour la première fois. En un après-midi, le Maghreb et le Japon n'étaient presque plus séparés que par des montagnes et des océans...
Vive la diversité, et vive l'amitié!
Sarah
Depuis le début de la pandémie, je dis à qui veut l’entendre qu’en raison de mon handicap physique, mes mouvements sont limités et que je suis en confinement depuis 25 ans. J’ajoute que ce que la COVID-19 m’a apporté de bon est de voir plus de gens que jamais… à mon écran d’ordinateur.
En juin 2020, j’offrais ma collection de 45 tours sur « face de bouc » et c’est lorsque Sarah a répondu à mon annonce que j’ai fait sa connaissance. Nous nous sommes découvert une affinité pour la musique des années 70 et quand je l’ai recontactée plus tard pour la présenter dans la chronique Notre nouveau chez-nous, j’ai appris qu’elle était Algérienne. Il s’y trouvait déjà le portrait d’un Algérien, mais Sarah s’est abonnée au magazine et m’a proposé son aide pour recruter de nouveaux abonnés. De fil en aiguille nos échanges fréquents et visuels à toute heure du jour et de la nuit nous ont permis de nous connaître et de développer une profonde amitié.
Sarah est une dynamo très sociale et une rassembleuse extraordinaire. Nous nous sommes entendues sur une chronique dans Le Nénuphar où elle présenterait le quotidien et des expériences d’intégration de Maghrébines venues s’établir au Manitoba. Vous y êtes.
Nous avions, Sarah et moi, tellement de plaisir à échanger en visiophonie que nous avons commencé à vouloir organiser une rencontre en personne. Dans son désir de me faire connaître la culture et la gastronomie du Maghreb, Sarah a recruté ses amies dans la préparation d’un repas maghrébin qu’elles ont apporté chez moi, à Sainte-Anne-des-Chênes, au grand plaisir de notre famille. Zahia a apporté du kesra (galette traditionnelle à base de semoule de blé), du hmiss (salade de poivrons et tomates en sauce), des khefaf (beignets) et de la mchawcha (omelette kabyle, un dessert sucré). Rashida de son côté a contribué avec un couscous de bœuf accompagné de sauce rouge aux légumes et Sarah, qui servait de chauffeuse, avait apporté une convive spéciale, Chippie, une mignonne et enjouée petite pomchi (croisement entre un poméranien et un chihuahua).
De notre côté, nous avons servi des desserts japonais accompagnés de thé traditionnel japonais. Nous avons toutes et tous bien mangé, bien ri, bien dansé et à la fin de la rencontre, jurions de répéter l’expérience.
Et si c’était si simple de se sensibiliser à la culture de l’autre? D’apprendre à mieux se connaître?
Jacinthe
SOUVENIRS DU PARTAGE MAGHREB-JAPON
Photographies d'AWMI