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Depuis le tout début du magazine Le Nénuphar en mai 2017, Jocelyne, la maman d’Élianne, nous a tenus en haleine avec la bouleversante histoire de la survie de sa fille suite à son accident d'automobile en 2007 et tout le travail de réhabilitation qui s’en est suivi. 

À travers les yeux de Jocelyne, nous avons appris à connaître Élianne et ses efforts pour réapprendre à vivre avec sa nouvelle condition de traumatisée crânienne¹. Nous passons maintenant la parole à Élianne elle-même en vous présentant quelques-uns de ses propres écrits publiés entre 2012 et 2020 dans Le Phoenix, une revue de l’AQTC, l’Association québécoise des traumatisés crâniens pour et par les personnes ayant subi un traumatisme crânien. Ces textes ne vous seront pas présentés nécessairement en ordre chronologique.

La méthode Padovan, qu’est-ce que c’est?

Padovan n’est qu’un petit mot de trois syllabes, mais en réalité, c’est beaucoup plus que ça… C’est une thérapie qui a changé ma vie!

 

Après mon trauma, comme pour vous aussi, mon cerveau a dû, d’une certaine façon, réussir à rebâtir les circuits de connexions qui alimentent les capacités cognitives. En priorité, celle de bouger, car c’est la base. Suite à ça, on apprend à parler, à prendre des décisions, à penser… Eh bien, Padovan est une thérapie qui encourage à faire les mêmes mouvements qu’un enfant : rouler, marcher à quatre pattes, ramper, etc.

 

De recommencer à faire ces choses-là amène, et m’a amenée, à beaucoup d’améliorations. Et dès que j’ai débuté, j’ai retrouvé l’espoir que ces améliorations étaient loin d’être terminées! Dès la première fois où j’ai fait cette thérapie, j’ai remarqué que ma mémoire en gagnait puisqu’il y a aussi des exercices pour celle-ci. En fait, je dirais que la méthode Padovan, qui a été créée par Madame Padovan dans les années 1970, bien qu’elle paraisse très singulière, peut offrir, à n’importe qui vivant avec des problèmes neurologiques, et ce à n’importe quel âge, des résultats extraordinaires.

 

Et voici un résumé de l’histoire de cette thérapie. Dans les années 1970, Béatriz Padovan, enseignante brésilienne devenue orthophoniste, est interpellée par les travaux de Rudolf Steiner, philosophe et pédagogue autrichien du début du XXe siècle sur les interrelations entre trois activités exclusivement humaines : marcher, parler et penser.

 

Elle s’intéresse aussi aux travaux de Temple Fay, neurochirurgien américain qui avait fait le tour du monde avec une caméra afin d’observer les phases de l’apprentissage de la marche chez les enfants de diverses origines et qui avait conclu que tous passaient par les mêmes étapes.

 

Du départ de l’horizontale au berceau pour se rendre à la verticale de la marche adulte, tous passent par les mêmes étapes : rouler, ramper, quatre pattes. C’est leur répétition qui encode de manière durable une grande partie des connexions entre les neurones qui seront utilisées toute la vie. Le système nerveux n’est pas achevé à la naissance même si les neurones sont presque tous présents, leur « câblage » (synapse) est incomplet et sera lié aux stimulations sensorielles, motrices et affectives des premières années de vie.

 

Après 20 ans de recherches et d’expérimentations et l’ajout d’une importante composante, le rythme, Béatriz Padovan met au point son approche thérapeutique, la Méthode Padovan, méthode de Réorganisation Neuro-Fonctionnelle.

 

Chaque séance qui dure entre 45 et 60 minutes consiste donc en une séquence précise de mouvements corporels. Les bienfaits de ces exercices sont en fonction de trois facteurs : le rythme, la répétition et la régularité.

 

Cette thérapie s’adresse à différents problèmes d’origine neurologique comme les problèmes de langage, la dyslexie, la dysphasie, la dyspraxie, les troubles de l’attention, l’autisme et la paralysie cérébrale. Elle peut aussi être bénéfique pour des maladies dégénératives du système nerveux ainsi que pour les victimes d’AVC ou de TCC.

 

Cette méthode est, entre autres, testée actuellement pour mieux aider les enfants aux prises avec la paralysie cérébrale, et au Québec, il y a des expérimentations sérieuses visant à aider les enfants de milieux scolaires adaptés.

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