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Les timbres de Saint-Pierre-et-Miquelon

Bonjour ô jeune ami philatéliste!


Ce mois-ci, j’aimerais te parler de la Nouvelle-France, ou du moins ce qui reste de ce vaste territoire ayant autrefois appartenu à la France… 

Comme tu l’as certainement appris à l’école, la Nouvelle-France, nom donné aux possessions françaises en Amérique du Nord, comprenait de vastes territoires qui à son apogée, au début du XVIIIe siècle, s'étendaient de Terre-Neuve aux Rocheuses et de la baie d'Hudson au golfe du Mexique! Toutefois, selon les termes du Traité d'Utrecht de 1712 et du Traité de Paris de 1763, toute la Nouvelle-France, à l'exception de la colonie de Saint-Pierre-et-Miquelon, a été cédée à la Grande-Bretagne et à l'Espagne. Donc, Saint-Pierre-et-Miquelon est le dernier vestige de l'ancien empire français en Amérique du Nord…


Saint-Pierre-et-Miquelon, deux petites îles (240 km carrés) dans le nord-ouest de l'océan Atlantique, à 25 km de la côte sud de Terre-Neuve, ont été déclarées possession française en 1536 par Jacques Cartier.


Visitées occasionnellement par des pêcheurs basques et bretons (Miquelon est un nom d’origine basque voulant dire « Grand Michel »), les îles n'ont été officiellement colonisées qu'en 1670, lorsque quatre habitants ont été comptés. La possession des îles fut pendant de longues années un interminable match de ping-pong entre la Grande-Bretagne et la France, pour enfin revenir de façon permanente à la France suite au Traité de Paris de 1763. Malgré cela, les Français ne s’y réinstallèrent qu’en 1816 avec l’arrivée de familles de pêcheurs basques, bretons et normands. Il n’y a pas de doutes que la pêche à la morue était le pilier économique de ce petit avant-poste français.

Les îles de Saint-Pierre-et-Miquelon ne sont pas vraiment un endroit idéal pour la colonisation. Les îles sont rocheuses et stériles, à l'exception d'une mince couche de sol tourbeux et de quelques arbustes de genévrier. La pluie et la neige tombent en moyenne 146 jours par an et les bancs de brouillard se produisent 100 jours par an. Pourtant, les Saint-Pierrais et Miquelonnais sont des gens très fiers de leurs îles…

 

Au début du 20e siècle, la pêche était devenue non rentable. D’ailleurs, la pêche à la morue, l'occupation traditionnelle des habitants, a maintenant presque disparu suite à l'épuisement sévère des stocks de poissons. Le même défi a aussi grandement impacté les pêcheries terre-neuviennes.

Petite anecdote intéressante : la prohibition des années 1920 aux États-Unis a grandement contribué à l’économie de Saint-Pierre-et-Miquelon. Entre 1920 et 1933, près de 2 millions de gallons de whisky canadien y ont été « importés ». 

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les îles se sont rangées du côté des Français libres (France Libre) du général Charles de Gaulle. Les timbres de Saint-Pierre-et-Miquelon émis durant la Seconde Guerre mondiale comportent une surcharge « France Libre ». Certains comportent aussi une mention supplémentaire : « F.N.F.L. » (qui signifie Forces navales françaises libres). En effet, l'Amirauté britannique ne voulait pas que Saint-Pierre-et-Miquelon soit gouverné par le gouvernement pro-nazi de Vichy (France conquise par les Allemands). La crainte était que les îles deviennent une base pour les sous-marins allemands à l'entrée du Saint-Laurent où ces derniers seraient devenus une grave menace pour les convois faisant la navette entre l'Amérique du Nord et la Grande-Bretagne. Le général de Gaulle a donc été chargé d'envoyer deux petites frégates du port de Saint-Jean, à Terre-Neuve, avec 500 hommes à bord, pour « envahir » Saint-Pierre-et-Miquelon. « L’invasion » a eu lieu la nuit de Noël 1941, sans qu'aucun coup de feu n'ait été tiré, car le seul gendarme sentinelle, en cette nuit brumeuse, avait décidé de rentrer chez lui plus tôt, car il était fatigué et que, selon lui, rien ne briserait la tranquillité habituelle des îles.  

 

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En 1958, lorsqu'une nouvelle constitution a été approuvée en France, les habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon décidèrent que les îles demeureraient un territoire français d'outre-mer.

Les habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon parlent français, bien sûr, mais pas le français canadien. Leurs coutumes et traditions sont plus proches de celles de la France, et la langue parlée est plus proche du français standard. Le nombre d’habitants est d’environ 6 100. Le tourisme, la pêche et l’émission de timbres contribuent à l’économie locale.

Les timbres de Saint-Pierre-et-Miquelon firent leur apparition en 1885, bien que les timbres français et les timbres des colonies françaises aient été utilisés sur le territoire dès 1859. Les nouveaux timbres étaient surchargés « S P M » et la dénomination était en centimes français.

 

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Les émissions de timbres de Saint-Pierre-et-Miquelon se poursuivent jusqu'à nos jours (sauf entre 1978 et 1986, lorsque les timbres de la République française ont été utilisés).

Les timbres de Saint-Pierre-et-Miquelon sont extrêmement populaires. De nombreux timbres imagés commémoratifs et postaux aériens de Saint-Pierre-et-Miquelon sont magnifiquement gravés, ce qui en fait des œuvres d'art miniatures en eux-mêmes, et nombre de ces timbres ornent souvent également des collections thématiques.

La pêche de la morue et l’isolement des îles ont grandement marqué non seulement l’histoire de Saint-Pierre-et-Miquelon, mais aussi ses timbres. En voici quelques exemples : 

 

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