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Par amour du théâtre

Au début de notre entrevue, vous nous aviez dit être devenu caméraman pour Radio-Canada. Par quel chemin êtes-vous arrivé à exercer ce métier?

Au Collège Saint-Boniface, le père Gagnon était amateur de cinéma. Les Jésuites étaient des hommes « capables »… des penseurs, mais des faiseurs aussi! Il y avait une période d’études entre 19 h et 22 h, mais nous avions la permission, selon nos champs d’intérêt, d’aller voir les films montés par le père Gagnon. Il nous montrait comment faire du montage, nous visionnions de vieux films russes sur le cuirassé Potemkine, entre autres du réalisateur Sergueï Eisenstein, il nous enseignait l’art du cinéma, le pouvoir du cinéma… et j’adorais ça! Il faut dire que cela se passait au tout début de l’ère de la télévision (j’avais 5 ou 6 ans lors de l’avènement de la télévision) et nous étions rivés sur certaines émissions de Radio-Canada comme Les histoires des pays d’en haut, d’Alain Grignon, les matchs de hockey… et c’est là qu’a commencé à se développer mon intérêt pour la cinématographie. Puis, j’ai suivi des cours de photographie et nous avons formé un club de photographie où on étudiait le cadrage, la lumière, etc. Il y avait aussi un programme de chorale et de théâtre au collège et chaque mois, lors d’une soirée parascolaire, nous devions présenter une pièce, laquelle nous filmions. 

Je commençais en même temps à développer un amour du théâtre et plus tard, lorsque j’ai eu vent que le Cercle Molière avait besoin de bénévoles (toujours besoin de bénévoles), je me suis impliqué. J’ai vite compris que mes talents servaient mieux derrière les coulisses que devant la scène et je suis devenu technicien-constructeur. Venant d’une lignée d’hommes à tout faire, je suis un « patenteur » et l’électricité, la plomberie, la charpenterie font partie de mes gènes. Je construisais des décors et j’apprenais l’éclairage. Je suis devenu régisseur au Cercle Molière, directeur technique au Centre culturel… toujours en approfondissant mes connaissances sur l’éclairage, le théâtre, le cinéma, l’éclairage de cinéma. Puis, du Centre culturel, je suis devenu technicien à Radio-Canada. 
 

J’avais aussi étudié le théâtre et le cinéma à l’École des beaux-arts de Banff, en Alberta, puis la photographie et le théâtre au Festival d’Avignon, en France… et d’autres études, comme des stages de cinéma à l’ONF. Tout ceci m’a mené à une carrière comme caméraman. J’ai filmé de grands événements sportifs et autres comme la visite du Pape, du

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président des États-Unis, de la reine d’Angleterre et cela m’a permis de faire ma place dans ce métier. 

Anecdote : Je demande souvent aux gens : « Savez-vous à quelle heure passent les nouvelles de 6 h? »


Les nouvelles passent à 18 h! Toujours sur le stress, comme caméraman, toujours une histoire à sortir, une heure de tombée, c’est toujours GO-GO-GO-GO-GO tout le temps et souvent dans des conditions très difficiles. Dans ce temps-là, nous n’avions pas de satellites, de téléphones cellulaires, pour envoyer une histoire d’un coin perdu au Nunavut, c’était l’enfer… je ne sais pas comment nous faisions. Mais nous réussissions parce que nous étions débrouillards. Il faut être très débrouillard!

Alors quand nous avons acheté ce terrain en 2000 et que j’ai pris ma retraite en 2002, et que les enfants avaient quitté le foyer, nous avons tout vendu, tout liquidé : la maison et le chalet dans le Nord que nous avions bâtis, et détruit nos cartes de crédit. Plus de dettes! Avec rien, nous sommes venus nous installer sur le bord de la rivière avec notre roulotte et je me suis dit : seul au monde, plus d’enfants, plus de dettes, plus d’obligations… je n’ai plus besoin de me presser. Je suis dans la nature, comme j’ai toujours voulu l’être. Alors j’ai enlevé ma montre, je me suis placé le dos à la rivière, et j’ai lancé ma montre vers l’arrière. Plouc! 

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Georges Beaudry est propriétaire de O'Roseau, Parc des rapides

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