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Du micro à la danse… au micro

DEUXIÈME PARTIE

Je n’ai pas de plan, je laisse mon cœur diriger. Quand le cœur n’y est plus, il est temps d’aller ailleurs. La danse a commencé à me quitter surtout à cause de mon âge… peu de gens peuvent s’imaginer faire une carrière en danse jusqu’à 70 ans. Des Louise Lecavalier, il y en a une par époque. Je ne regretterai jamais mon parcours en danse. J’y ai été pauvre, blessée et heureuse. Mais déjà, durant la dernière année à titre de danseuse, on me mandatait toujours pour parler des spectacles aux médias. J’ai donc fait plusieurs entrevues tout simplement parce que j’étais celle qui était la plus à l’aise avec un micro… tellement à l’aise, que de fil en aiguille, on a commencé à me proposer des chroniques. J’ai commencé ainsi à parler d’arts visuels et après quelque temps, on m’a offert d’animer une émission à une station de radio montréalaise. 

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Les arts et la culture constituent mon premier alphabet, je peux en parler sans préparation, c’est ainsi que je comprends le monde. Mais j’ai aussi une grande curiosité et j’ai été agréablement surprise du plaisir que j’ai eu à animer ensuite une émission d’information. Pour moi, il s’agit d’une occasion quotidienne de réfléchir ensemble à ce qu’on est en train de devenir, d’où on vient et où on s’en va. Je trouve cette espèce d’instantané Polaroid, très stimulant. 

On peut aimer faire du micro avec des gens que l’on connaît déjà, qui nous ressemblent, avec qui on a des référents communs, et c’est ce que je faisais à Montréal. Ce que mon passage de trois ans au Manitoba m’a appris, c’est que c’est véritablement la rencontre avec l’autre qui justifie et confirme mon amour du métier. Parce qu’ici, je ne connaissais RIEN. Je ne connaissais ni le territoire, ni le nom des villes, ni les gens… et j’ai accueilli tout le monde à mon micro sans a priori. J’étais en position d’émerveille-ment lors de chaque rencontre d’abord par gratitude. Je gardais toujours en tête que les gens qui acceptent d’être interviewés le font par simple générosité. 

Avec la pratique du qi gong et de la méditation, j’ai cultivé ma capacité d’être dans le moment présent et de reconnaître la force qu’il y a dans l’immobilité. Et, entre cette immobilité et mon travail d’intervieweuse, plus excentré, il y a une sorte de danse où on dirige le mouvement. C’est un peu ça, une entrevue, deux mouvements : quelqu’un à qui on tend le micro et une « hôtesse ». Mais ensuite, plus que de simplement se retourner la balle, on emprunte un chemin de découverte. Je me suis toujours donné comme tâche d’entraîner mes invités dans l’exploration de sentiers inexplorés, mais toujours en les ramenant à bon port.
 

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L’art du mouvement va m’habiter toute ma vie. Même si je ne danse plus de façon quotidienne, je comprends la vie comme une danseuse. Mon plus grand plaisir dans la vie est de regarder les gens marcher… parce que j’apprends beaucoup de choses sur eux. Une posture, ça dit tout! 

Je vais maintenant couvrir l’escrime et la natation artistique des Jeux olympiques de Tokyo pour Radio-Canada. Et ensuite? Je n’ai pas de plan, je laisse mon cœur diriger.
 

Marie-Gabrielle Ménard a été aux rênes de l’émission L’actuel, à Radio-Canada Manitoba durant les trois dernières années.

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