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Re-naissance

Lundi 10 mai 2021

 

Hier, j’ai vécu ma première « fête des Mères » canadienne. Demain, ma fille fêtera ses 7 ans. Et moi je fêterai l’anniversaire du premier jour du reste de ma vie.

 

Le 27 mai, nous fêterons nos 9 mois ici à Winnipeg. Le 30 mai, je fêterai mon 1ᵉʳ anniversaire au Canada et la fête des Mères en France.

 

Oh lalala… Que de dates et d’anniversaires! Que de souvenirs d’arrivées, de naissances!

 

Les femmes ont cette capacité biologique de pouvoir « porter la vie » et de « donner naissance ».

 

Les femmes, grâce à leur cycle menstruel, ont cette capacité de se régénérer, de re-naître à elles-mêmes tous les mois.

 

Être Maman est un défi de chaque instant. Cela me demande de m’adapter, de me remettre en question chaque jour, cela me demande de me dépasser tout le temps. Et chaque période de la vie d’un enfant apporte son lot de nouveauté.

 

Ma fille a fait de moi une Maman, la sienne, bien évidemment, mais elle a également concouru à toutes les transformations que cela a provoquées en moi. Les sages‑femmes (au sens littéral du terme) disent que l’accouchement est également un accouchement à soi. Le passage à une nouvelle version de soi.

 

Après presque 9 mois, je remarque à quel point l’expatriation est également un chemin de re-naissance. Le temps de la préparation : prendre la décision de partir, se préparer – se délester d’une partie de son passé et faire de la place pour l’à-venir. Je me remémore le livre d’Omraam M. Aïvanhov « Une éducation qui commence avant la naissance » que j’ai lu pendant ma grossesse.

 

Et puis le jour du départ, prendre l’avion, quitter sa terre natale, un billet aller simple en poche et toutes ses affaires quelque part entre Avant et Après. Les premiers mois à chercher une maison pour s’établir, passer d’un Airbnb à l’autre. Trouver une maison en location. Se sentir étrangère en Terra Incognita.

 

L’expatriation renvoie irrémédiablement à la question « Qui suis-je »?

 

J’ai la chance de marcher sur un chemin de questionnement personnel depuis plus de 20 ans. « Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les Dieux ». Cette phrase me guide depuis longtemps. J’ai expérimenté de nombreuses techniques de développement personnel et de connaissance de soi : du profil psychologique MBTI à l’astrologie, en passant par la numérologie...

 

Un an avant de partir pour le Canada, j’ai reçu une initiation énergétique qui m’a amenée à travailler sur ma généalogie pendant plus d’un an. Grâce à cela, j’ai fait mon arbre généalogique, je suis allée à la rencontre de mes ancêtres et j’ai pris conscience de mes racines, de leur histoire et de leur force. Je pense aujourd’hui que ceci n’est pas arrivé « par hasard » et que c’est grâce à cette connexion à mes racines que j’ai eu la force de survivre à l’expatriation. Souvent, on voit l’expatriation comme un déracinement. Pour ma part, je l’ai vue comme un fraisier avec son pied « Mère » en France et un stolon qui se projette par-dessus l’océan et la moitié d’un continent.

 

En arrivant à Winnipeg, en pleine pandémie, j’ai ressenti un grand malaise. Comment trouver ma place ici? Comment me définir? Comment me présenter à toutes ces personnes qui ne me connaissent pas? Et puis la vie a mis sur mon chemin des personnes qui m’ont aidée à me définir en me renvoyant à ce que je n’étais pas. Finalement, je les en remercie aujourd’hui, car grâce à elles, j’ai pu aller encore plus profondément à la recherche de moi-même.

 

Sur ma carte de résidence permanente, l’agent a inscrit mon nom de jeune fille alors que je suis mariée depuis plus de 10 ans et que le processus de changement de nom m’a demandé une longue adaptation. Je me retrouve donc à nouveau avec mon nom de « jeune fille ». La vie et ses facéties...

 

Avant Noël, j’ai fait faire des cartes de visite pour mon entreprise. J’avais prévu d’en faire de nouvelles avec un nouveau tableau, mais je n’ai pas eu le temps de finir ce fameux tableau avant de quitter la France. Quand j’ai reçu mes cartes, j’ai réalisé que j’avais fait une erreur sur mon numéro de téléphone. Mes cartes étaient inutilisables en l’état. J’étais partagée entre colère et fou rire tellement la vie sait me montrer quand c’est juste et quand ça ne l’est pas.

 

Six mois après notre arrivée, le tableau était enfin terminé, vibrant de nouvelles énergies, de nouvelles couleurs. Je n’ai pas pour autant fait refaire mes cartes de visite. Il manquait quelque chose… Mais quoi?!? 

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Il a fallu descendre encore plus profondément en moi-même, aller chercher au cœur de mes cellules et questionner « Qui suis-je ici et maintenant »? L’expatriation demande une mise à jour complète de ses croyances, de ses certitudes. Tout comme la parentalité, elle fait également émerger des ressources insoupçonnées (à mon sens exacerbées en tant de pandémie) qui sont autant de forces à mettre en avant dans la définition de soi. 

À quelques jours du terme de mes 9 premiers mois passés sur le sol manitobain, c’est aussi un nouveau logo qui va éclore, venant mettre un terme à ce processus de redéfinition de moi-même (jusqu’à la prochaine fois 😊), telle une réelle renaissance. 

Pour mes 43 ans, j’aurai donc mes nouvelles cartes de visite, ma nouvelle identité visuelle. 

Quoi de plus symbolique pour attester d’une renaissance à soi et au monde?

Pour fêter ça, je mangerais bien des fraises, moi 😉

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